C’est le mois d’août, ma Dionée déborde de tiges florales, il fait trop chaud, le jardin est en période de latence… Que faire quand on s’ennuie ?
Le Temps de la Récolte
Depuis le gel, ma pauvre Dionée avait été stressée et s’était empressée d’assurer sa survie en produisant un nombre considérable de tiges florales. Sans trop savoir qu’en faire, j’avais commencé à les récolter une fois la fleur sèche et fanée. Je me suis renseignée sur plusieurs sites et les graines sont récoltables (elles mesurent quelques millimètres) une fois que l’ovaire s’est déchiré.
Là les fleurs blanches sont fanées et on voit les graines.
Après la récolte des graines que j’ai pris soin de mettre dans une enveloppe (la germination est davantage assurée lorsque les graines sont entreposées à l’abri de la lumière). Je me suis décidée à sauter le pas.
Seulement, la levée des semis de plantes carnivores avait l’air quelque peu compliquée (je l’avais ratée l’an dernier). Il faut 100% d’humidité (remarquez, sous nos latitudes, ça ne doit pas être bien compliqué!), beaucoup de lumière mais pas de soleil direct (aïe, ça se corse) et le même mélange que celui utilisé pour la Dionée dans son pot c’est-à-dire deux tiers de tourbe et un tiers de sable.
Pratique
Quel contenant utiliser? Certains suggère de « faire les semis dans leur terrarium »… Hum, hum, bien sûr, tout le monde à un terrarium chez soi. En surfant sur la vague d’internet, j’ai découvert que certains obtiennent de bons résultats en les plantant dans un pot en plastique, il faut simplement veiller à ce qu’il y ait toujours de l’eau dans la coupelle (une heure sans eau et pfiout, vos semis sont morts, paix à leurs âmes, cela me paraissait ambitieux de ma part).
Enfin une personne bien inspirée suggérait de prendre une boîte en plastique, celle qu’on achète dans les grands supermarchés et qui contiennent des viennoiseries ou autres… Cette boîte en plastique ferait office de serre (pas de trous, hermétiquement fermée, ne vous inquiétez pas, les bébés Dionées ne s’asphyxient pas.)
Récapitulons pour le substrat et le semis des graines de Dionées:
- semis à faire au printemps (pour profiter de la chaleur toute relative revenue). On peut également faire les semis fin août, dès que la récolte est faite, le taux de germination est important et on gagne un an sur les semis qui seraient fait au printemps.
- semis à faire dans un grand pot (ça évite d’avoir à rempoter les semis trop jeunes, donc prévoyez de la place) ou dans une boîte en plastique fermée (pas de trous)
- substrat : constitué d’un tiers de sable et de deux tiers de tourbe.
- Une fois le pot rempli de substrat surfacez avec une couche de tourbe (humidifiée bien sûr mais sans sable): les graines sont mieux maintenues et plus humidifiées en contact avec la tourbe que sur un lit de sable drainant, pouvant séchez en surface.
- Avant de semer: le substrat doit être détrempé à l’eau de pluie. Certains laisse tremper la tourbe pendant quelques heures! Je me suis contentée de la laisser s’imprégner d’eau pendant vingt minutes.
- Tenter de semer les graines (noires) sur la tourbe (gorgée d’eau mais pas détrempée devenue noire elle aussi) assez espacées. Opération délicate puisqu’on ne distingue pas l’une de l’autre et que les minis graines sont plutôt sauvages!
- Ne pas enterrer les graines, les saupoudrer seulement sur le substrat.
- Enfin, placer le semis dans une atmosphère chaude (20 à 25 degrés), saturée en humidité (100%) et avec (c’est très important puisque maman Dionée l’adore) un fort éclairage.
- Nul besoin de ré-arroser, grâce à l’hermétisme de la boîte en plastique, l’humidité reste sans tenter de s’échapper.
De la buée se crée, indice de chaleur et les gouttes d’eau présente indique une forte humidité.
La germination a lieu entre 1 à 2 mois. Patience donc….
Que faire des graines qu’il reste (la moisson a été grande cette année!)? Les différents sites suggèrent de mettre ces graines dans une enveloppe puis dans une boîte et ensuite dans le frigo (bac à légume). Le passage au frigo permet de simuler l’hiver et de stratifier les graines garantissant ainsi une meilleure germination.
Ce système de boîte dans une autre boîte n’est pas fait pour nous rendre chèvre mais permet à l’humidité de ne pas s’infiltrer et de faire pourrir nos graines durement acquises! Ensuite, ces graines peuvent être utilisées jusqu’à deux ans après la mise au frigo.
Germination
Nous y voilà, j’ai planté mes graines le Lundi 19 août et au bout de trois semaines, les premières graines ont éclot. Il était temps je commençais à m’impatienter! Le 3 septembre est donc devenu un jour Saint et bénis par les dieux.
Au centre, on peut réussir à observer une petite langue verte sortir.
Une semaine après, d’autres changement étaient notables. On remarque d’abord que 16 graines sur les 17 que j’avais planté ont éclot. Les résultats ont donc dépassé mes attentes! La petite langue verte a opéré un mouvement de balancier afin de pouvoir créé ses deux petites feuilles.
On remarque bien que la graine a atterri à l’extrémité d’une feuille.
Et voici une petite vue d’ensemble afin de pénétrer dans la jungle carnivore de la boîte en plastique!
Affaire à suivre en attendant voilà d’autres conseils:
Sevrage
Comme pour les bébés animaux, les petites graines devenues grandes, c’est-à-dire lorsque les pieds seront vigoureux et qu’ils auront une dizaine de feuilles, devront s’ouvrir à l’air libre.
- Ne changer qu’un paramètre de culture à la fois. Dans l’esprit il faut amener progressivement la plante à l’air libre, au soleil et à température ambiante (notons toutefois que le sevrage est plus facile en été qu’en hiver. Le mien s’annonce particulièrement épique donc!)
- Ouvrir progressivement le couvercle (ou la porte du terrarium que tout le monde a chez soi) à l’air ambiant. Deux conséquences: la diminution de l’hygrométrie et de la température (aglagla).
- De même, amener la plante a une exposition solaire maximum (au bout d’un mois, cela semble raisonnable, il ne faut pas être pressés et y aller progressivement).